réglage des voiles

Vous trouverez probablement une foultitude de documents en librairie ou sur le net pour vous expliquer en détail
les réglages de vos voiles. Sur cette page nous allons tenter de présenter de façon simple les fondamentaux
qui vous permettront de faire marcher correctement votre bateau. Libre à vous d’améliorer cette base au fil de votre
pratique et de vos lectures. Nota : ces principes s’appliquent à des voiliers de croisière ou course-croisière.

Règlage du génois

La drisse doit être étarquée en fonction de l’allure et de la force du vent, ni trop (pas de plis verticaux, parallèles au guindant) ni trop peu (pas de plis horizontaux, ou « poches » le long du guindant). Relâchez la tension lorsque l’allure est plus abattue.

Les penons  le long du guindant sont votre principal indicateur de l’efficacité de la voile. Les penons « extérieurs » (sous le vent) sont les plus importants et doivent absolument être horizontaux. Quand le chariot d’écoute est bien réglé, les penons en haut, en bas et au milieu de la voile réagissent ensemble de la même façon.

Le chariot d’écoute de Génois doit être réglé pour que la chute ne soit pas ouverte dans les hauts et la bordure ne soit ni trop plate, ni trop creuse. Marquez l’emplacement « standard » du chariot par un bout de scotch. Faites plusieurs sorties pour affiner l’emplacement idéal.

Aux allures de reaching, travers ou largue, il est intéressant de « déborder » le point de tire du génois (l’avancer et le rapprocher du rail de fargue) pour qu’il garde une forme optimale. Les solutions sont une poulie sur le rail ou sur un anneau de barber, ou plus simplement reprendre l’écoute de Genois sur un bras de spi.

Le pataras a pour effet de tendre ou mollir l’étai pour agir sur la puissance du bateau. Un étai mou rend le bateau plus « puissant » mais diminue sa capacité de remontée au vent. Mollir l’étai dans le clapot (relance plus facile) et aux allures portantes. A l’inverse, tendre l’étai au maximum pour remonter au prés sur une mer peu formée.

Règlage de la GV

La GV renforce l’action du génois. Au prés la bome doit se trouver dans l’axe du bateau. Lorsque vous vous écartez du prés, relâchez de l’écoute, et pensez à étarquer le hale-bas pour que la GV conserve sa forme. Surveillez les penons sur la chute qui sont votre indicateur de réglage.

Le guindant doit être suffisamment étarqué pour effacer les plis horizontaux mais pas plus. Des plis verticaux le long du mat signifient qu’il faut relâcher de la tension sur la drisse. Soyez aussi vigilant sur la bordure qui est souvent trop étarquée, mais elle ne doit pas non plus faire une « poche » (acceptable uniquement au portant).

Les bandes de visualisation permettent d’apprécier la forme de la GV et la position du creux maximum qui doit se situer à environ 30% de la largeur de la voile (à partir du mat).
Les tensions doivent être relâchées lorsque le bateau s’écarte du prés.

Guide de réglage des voiles :

Contrôle lorsque le vent forci (ou molli)

Lorsque le vent forcit, ou dans les rafales, soulagez le bateau en relâchant de l’écoute (ou du chariot de GV) et laissez la GV fasseyer doucement, pour évacuer la puissance et éviter que le bateau ne se « couche ».

Vous pouvez aussi (dans un deuxième temps) reculer légèrement le chariot de génois (max : 20cm) pour ouvrir la voile et la laisser déverser dans les hauts, ce qui diminuera la gite.

Si le vent molli : relâchez toutes les tensions sur la GV et le foc.  « creusez » les voiles. Vous pouvez avancer de quelques cm le chariot d’écoute de Génois pour fermer les hauts de la voile. Relâchez également le pataras et ne cherchez pas à trop serrer le vent.  Privilégiez la vitesse sur le cap.

Points importants pour bien ressentir et comprendre l’efficacité de vos réglages

Tout d’abord il est indispensable que le bateau conserve son cap pour observer l’effet de vos réglages (vous réglez en fonction de l’allure du bateau). Ceci implique un barreur concentré sur son cap (et pas sur les voiles) ou alors  un pilote automatique programmé sur un cap.

Marquez vos drisses, vos écoutes, le rail de chariot du génois et le pataras, le scotch de couleur est votre ami  ! (voir le dossier préparation du bateau). Les marques vous permettront de régler très vite votre bateau, même lorsque vous avez à bord des équipiers inexpérimentés. Et surtout vous pourrez constater la différence de comportement du bateau (amélioration ou dégradation) quand vous modifierez vos réglages par rapport aux positions de références.

Le génois, c’est le moteur du bateau. La Grand Voile optimise l’écoulement laminaire. Commencez d’abord par régler votre génois puis adaptez le réglage de la grand voile. Et reprenez systématiquement tous vos réglages dés que vous changez d’allure !

Le réglage de la  GV est plutôt dynamique (s’adapte en permanence aux conditions de l’instant) et le réglage du génois est plutôt statique (réglages moins fréquents).

Au Portant


Le génois n’est plus d’aucune utilité car masqué par la grand-voile. Si vous n’avez pas de spi, alternez les allures de largue et de voiles en ciseau pour quand même le faire porter.

Sinon hissez le spi, c’est de loin le plus efficace. Voici quelques « trucs » pour maîtriser la bestiole :

Envoyez et affalez le spi toujours quasi vent arrière. si vous voyez le spi à côté du bateau ou pire vers l’arrière c’est que quelque-chose va mal se passer. Le Spi doit toujours être devant.

Pour éviter de plier vos chandeliers, vérifiez toujours que le barber du bras (côté tangon) est bien repris.

Quand vous cherchez à serrer le vent avec le spi, relâchez le hale bas de la GV, et même choquez totalement la GV s’il le faut. Le barreur contrôlera mieux le bateau. C’est la GV s’opposant au Spi qui vous fait partir au lof.

Si le spi s’écroule trop facilement, relâchez un peu de bras pour rapprocher le tangon de l’étai : plus le tangon est prés de l’étai, plus le spi est stable mais moins il « tire » le bateau.

Voiles en ciseau

Idéalement, tangonnez le génois, mais si vous avez un tangon, n’avez-vous pas aussi un spi ?

Sans tangon : vous ne pouvez gonfler le génois qu’avec la GV sur la « fausse panne », donc fort risque d’empannage. Pour limiter le risque, je recommande d’accrocher un bout sur l’anneau de hale-bas de la bome, fire passer ce bout devant les haubans puis e ramener sur l’arrière et le frapper sur un taquet. Ce bout retiendra la bome et empêchera les empannnages, mais s’il faut empanner, il est trés facile de le choquer..

Dernier conseil : pensez bien à détendre drisses et bordure, et aussi à relâcher le pataras.

Quelques secrets de « mangeurs d’écoutes »

Le secret de la vitesse est de maintenir le bateau sur une gite constante (stable). Le rôle de l’équipier de GV est de choquer dans les surventes pour stabiliser le bateau. Chaque « coup de gite » fait ralentir.

Le deuxième secret est la communication à bord. Le barreur doit communiquer ses « sensations » aux régleurs (piano, GV, ..) qui adaptent les réglages en conséquence. Un bateau qui va vite, c’est une équipe qui communique en permanence.

Quand on ne comprend plus, on choque !  Si le bateau perd inexplicablement de la vitesse, si vous avez la sensation de ne pas être au potentiel, choquez  ! ensuite reprenez progressivement vos réglages, et le bateau va repartir …

Les explications de Bertrand Cheret : régler ses voiles

Bertrand Cheret : l’etude des fluides